Prévenir la radicalisation et l’islamophobie en milieu scolaire : une urgence pour la rentrée 2018/2019.

Je cherche des lycées pilotes pour expérimenter un parcours de prévention de la radicalisation et de l’islamophobie. 

 

A la rentrée 2018/2019, seront de retour dans nos établissements des enfants français de parents partis faire le djihad en Syrie. Or, certains de ces enfants, ont été éduqués à la violence voire à la propagation des idées qui sympathisent avec le terrorisme. Devant un regain d’islamophobie et par conséquent une augmentation de la « radicalisation », n’y a-t-il pas quelque chose à faire ? Faut-il, en matière de prévention de la radicalisation en milieu scolaire, laisser la police être en avance sur les éducateurs, et les préfectures sur les rectorats ? 

Un problème connu d’avance

La procédure de référé devant le tribunal administratif de Poitiers en novembre 2014, demandant de mettre fin à la diffusion par le rectorat de Poitiers d’un document destiné à « prévenir la radicalisation » montre la nécessité d’être prudent quand on traite un tel sujet. Le titre du document indique le cœur du problème : la radicalisation et l’islamophobie vont de pair, la dernière servant de fonds de commerce à la première. Prévenir l’une sans l’autre, peut donc être vu par les islamistes comme une stigmatisation des musulmans ou considéré par les extrémistes comme un oubli volontaire des dérives sectaires et terroristes islamistes.

Le retour en France des enfants de djihadistes nous accule à agir contre le regain d’islamophobie dans le milieu scolaire à la rentrée prochaine. Il faut donc que nous approfondissions la recherche de solutions et profitions des six mois restants de cette année scolaire.

De quoi disposons-nous ?

 

L’EMC en classe de Terminale peut être exploité.

En Terminales, les élèves doivent travailler sur différents thèmes en EMC dont la « laïcité et l’expression des croyances religieuses. »

Les méthodes préconisées sont le partenariat, la recherche documentaire et le débat. Leur pertinence n’est pas à prouver quand il s’agit de l’argent, de la violence ou de la bioéthique. Avec ces sujets, les informations et les connaissances sont capables d’induire une réflexion sur les comportements et les attitudes adéquats. Mais qu’en est-il du thème de la laïcité et de l’expression des croyances religieuses ?

La laïcité et les croyances religieuses, deux sujets particuliers

Si le partenariat, la recherche documentaire et le débat ont été une réussite pour certains sujets, leur pertinence se trouve limitée quand il s’agit de la laïcité et de l’expression des croyances religieuses.

En effet, rester dans le traitement des expressions religieuses, par le biais des informations et des connaissances est insuffisant. La particularité de ce thème vient du fait qu’il rejoint des convictions et des peurs, qu’il touche à l’identité, aux sentiments, à l’espérance, à la vision du monde, au rapport à la mort… Aborder des sujets qui couvrent ces points ancrés profondément dans notre humanité et notre culture, en l’espace de 8 heures de recherche, de débats et de partenariat, laisse tout le monde sur sa faim.

L’autre difficulté vient de la nature même de la laïcité. Elle est un cadre qui garantit la liberté d’expression et de croyance, qui fait développer le sens critique et le débat social, qui trace les limites entre domaine personnel et domaine public… et qui favorise, au final, la paix sociale. Mais elle ne peut pas être réduite à un simple contenu. En quelques heures, les informations et connaissances sur la laïcité peuvent être acquises mais le plus important c’est de pouvoir la situer dans un contexte particulier et concret. Et quand on aborde des sujets concrets, comme les signes ostentatoires d’appartenance religieuse, huit heures de cours ne suffisent pas pour chercher, analyser et approfondir les appréciations multiples de ces sujets dont la confrontation constitue le socle de la démocratie.

Le contexte actuel de terrorisme, avec des appels à ceux qui peuvent agir en loup solitaire à frapper l’Occident, a malheureusement donné un contenu concret et accrocheur au thème de la laïcité et de l’expression des croyances religieuses. Certains établissements ont donc profité de l’actualité brûlante pour prévenir la radicalisation dans le cadre de ce thème. Ce sont de bonnes initiatives. Cependant le problème reste, d’un côté, le manque de temps pour étoffer le contenu et, de l’autre, la difficulté d’accès à la dimension civique et morale.

La réflexion morale et civique n’est ni information, ni connaissance mais questionnement

Je m’explique. On peut par exemple traiter sous trois angles distincts le sujet de la scolarisation des enfants français de djihadistes.

  • Par le biais de l’information : on peut estimer le nombre de personnes concernées par ce problème, informer de leur retour, parler des éventuelles mesures à leur égard, comparer leurs situations dans différents pays…
  • Sous l’angle de la connaissance : on peut comprendre leur drame, analyser les problèmes que peut créer leur scolarisation, réfléchir aux éventuelles solutions …
  • Et enfin par le biais d’une réflexion morale et civique : notons que cette réflexion n’est ni l’information, ni la connaissance mais le questionnement. Elle commence quand nous sommes confrontés à des situations réelles. Quelle est votre attitude, à titre d’exemple, vous qui lisez cet article, si on vous informe que votre enfant, en classe de CM2, se trouve à côté d’un enfant dont les parents ont combattu la France et soutenu les auteurs des attentats terroristes ? La réponse n’est pas évidente et chaque idée devient alors très dense et pèse énormément face au choix et aux conséquences qui en découlent.

 

Un parcours basé sur la questionnement

Face au risque de ne pas accéder à la dimension morale et civique en abordant la laïcité et l’expression des croyances religieuses, au manque de temps pour approfondir ces questions et à la vue de ce qui nous attend comme montée de l’islamophobie et de son corollaire de fanatisme islamiste à la rentrée prochaine, je vous propose l’expérimentation d’un parcours pour les élèves de terminale : Prévention de l’islamophobie et de la fanatisation islamiste (radicalisation). C’est un parcours riche en contenu et dont l’exploitation pédagogique est basée sur le questionnement.

Je suis prêt à fournir des exemplaires en vue d’un projet d’expérimentation à tous ceux que cela intéresse. Je vous serais très reconnaissant de diffuser cette information à vos contacts susceptibles de s’y intéresser

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